mardi, 13 février 2007
1980, PATINS À ROULETTES (sans titre)
Patins à roulettes, Elle t’a changé, Je veux être une garce, J’ai pas trouvé le père, Le Passeur de cafard, Sonatine ou sonotone, J’ai perdu un ami, Beauté de banlieue, Heureuse par hasard, L’Amour dans les volubilis, Le Blues des 80 ans, La Complainte des petits métiers.
Textes de Françoise Mallet-Joris. Sauf Sonatine et sonotone : avec Michel Grisolia, Elle t’a changé : avec Pierre Jolivet, Heureuse par hasard et La Complainte des petits métiers : avec Pierre Delanoë, L’Amour dans les volubilis : avec Jean-Claude Massoulier. Texte de Le Passeur de cafard de Pierre Delanoë. Musiques de Marie-Paule Belle. Sauf L’Amour dans les volubilis : musique d’André Popp.
33-tours, 30-cm, Polydor, 2473 118.
L’imagination en panne, le nouveau maquettiste de Polydor (qui n’a pas osé signer) crée pour la Belle, c’est la première fois, un 33-tours dont la pochette ne s’ouvre pas, où le nom de la chanteuse est en lettres bâton blanches, où le portrait n’est pas aussi fascinant que précédemment (on pense ici, notamment, au disque de 1974), où la couleur est naturelle, pas étudiée chromatiquement. Au verso, banalité toujours avec une photographie dont le noir et blanc n’est même pas velouté et une liste de titres sur fond lilas. Les photographies sont de Marc Attali. Le cercle des auteurs s’élargit puisque Françoise Mallet-Joris fait ici équipe pour une ou deux chansons avec Grisolia, certes, mais aussi avec Jolivet, Delanoë et Massoulier. Il y a même un texte dans lequel elle n’intervient pas du tout. N’importe, la musique, elle, est toujours composée par celle qui la chante (et avec quelle voix)… sauf pour L’Amour dans les volubilis, où elle est signée André Popp. Les arrangements sont d’Hervé Roy, de José Souc ou de Jean Schoulteis. Patins à roulettes chante la nostalgie – on n’est pas loin de l’esprit de Grappe de raisins – et le temps qui fuit, d’une manière originale : « La vie se déroule à l’envers ». Elle t’a changé, au fond, parle de la même chose dans un autre registre, ainsi que La Complainte des petits métiers, valse lucide. Je veux être une garce n’est pas comique comme le titre pourrait le laisser supposer. Loin de là, c’est l’impuissance de l’amour silencieux quand il en a assez d’être un port d’attache : « On doit pouvoir y arriver… / Puisqu’il faut ça pour être aimée », mais ça ne marche pas si facilement. Mêmes préoccupations dans J’ai pas trouvé le père. Beauté de banlieue insiste sur le désir d’être ce qu’on n’est pas. Deux tangos tristes : Le Passeur de cafard et J’ai perdu un ami. Grande diversité musicale dans ce disque : jazz (Heureuse par hasard), pop (L’Amour dans les volubilis), blues (Le Blues des 80 ans) et un pastiche, Sonatine ou sonotone (unique chanson comique) qui tente de retrouver la veine de Wolfgang et moi sans y parvenir, mais est magnifique. Pas de doute, la Belle a trente-quatre ans, elle prend conscience du temps. Elle ne peut plus, semble-t-il qu’être Heureuse par hasard.
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