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lundi, 12 février 2007

1979, COMME LES PRINCES TRAVESTIS (sans titre)

medium_mp_lp19.jpgComme les princes travestis, Paresseux paysages, L’Enfant et la mouche, Mon piano noir, L’Homme volant, Moujik russe, Berlin des années 20, L’Alibi de la libido, Débranche ton soleil, Que tu ne m’aimes plus, Show business.

Textes de Françoise Mallet-Joris et Michel Grisolia. Musiques de Marie-Paule Belle.

33-tours, 30-cm, Polydor 2393 221.

C’est une pochette au traitement graphique mixte : photographie et dessin. L’intérieur est à système, avec un découpage animé. Les dessins, voiture et femmes des années 20, quilles géantes, sont signés Patrice Leroy. Les arrangements sont d’Hervé Roy, Michel Bernholc et Jean Musy. Voici un des disques les plus étonnants de l’artiste et une mise en garde à ceux qui pourraient se focaliser sur les chansons humoristiques. Berlin des années 20 est la chanson la plus grave qu’elle ait jamais enregistrée : « Tu faisais ton lit / Sur un manteau vert-de-gris ». On pense aux Damnés de Visconti. Mais il y a aussi Comme les princes travestis qui fait songer au Verlaine des Fêtes galantes, dans l’esprit sinon dans le ton, et dit en tango la vérité de la chanteuse : « Je m’habille de confettis… / J’ai rêvé d’amours platoniques / Dans des poèmes sans défaut / Et j’en ai ri d’un air critique / En les salissant de gros mots / …Suis-je Pierrot ou Colombine / Suis-je Colombine ou Pierrot / L’incertitude qui me mine… » On entend encore, au registre du sévère, L’Enfant et la mouche. Mon piano noir dit la nostalgie de deux amies d’enfance (« À l’école on nous confondait ») séparées et toujours présentes l’une à  l’autre, mais avec une différence de destin. L’Homme volant est une rêverie planante où l’amour est Icare, rêverie qui se termine mal. Chansons d’amour (la valse Débranche ton soleil, les crescendos successifs de Que tu ne m’aimes plus), amour sensuel (la biguine Paresseux paysages) ou morceaux comiques (L’Alibi de la libido, Show business et son french cancan, Moujik russe) ne sauraient faire oublier qu’il y a travestissement de l’artiste : elle a tant de facettes, en réalité – à l’image de cette fenêtre de la pochette, qui laisse entrer, en même temps, un nuage et un arc-en-ciel.

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