jeudi, 12 mars 2009
LES DOULEURS SE RESSEMBLENT
Souvenez-vous, bien sûr, tout le monde a connu ça : « À vingt ans / Les amis se ressemblent / Quand nous nous retrouvions / Dans la chambre ensemble / Grappe de raisins grains d’épi / Nous étions amis / Mais la vie nous a désunis / Grappe de raisins / Nous étions copains / Mais la vie toujours / Fait son pain / Comme des épis nous étions unis / Serrés tout autour / De la table / Détestable / Était le vin ».
C’était exactement cela : une table et une mauvaise bouteille dont on ignorait qu’elle était mauvaise. Et d’ailleurs, elle ne pouvait l’être puisqu’elle était la première, ou une des premières. L’amour n’est fait que de premières fois, on le sait bien. « À vingt ans / On aime la musique / Nous avions des instruments / Antiques magiques / Grappe de raisin grains de blé / Nous étions liés ». Bien sûr, rappelez-vous que « Comme des épis nous étions unis / Serrés autour / D’une guitare »… et maintenant ? C’est simple, « Il s’égare / Notre refrain ».
Il y avait cet amour de hasard, rencontré aux heures amicales entre mauvais vin et guitare plus ou moins accordée, en des temps où l’on s’aimait vite, enfin, on croyait : « Et c’était toi et moi / Et nous ne savions / Même pas nos prénoms ». À ce rythme, tout cela n’était pas solide et voilà, à présent : « Comme des épis nous avons mûri / À cette table on perd sa place / Il s’efface / Notre chagrin ». Tout va si vite, l’amour en premier lieu, qui roule en dérisoire Formule 1 : « Ma lèvre a saigné ce matin / Sous ton baiser c’était hier / Et c’est déjà trop loin ». Pourquoi tout disparaît-il ainsi avec l’allure du vent glacé qui retrousse les cœurs plus que les manteaux ? Où est l’autre ? « Proche comme un mirage / Ton clair visage / Qui va et qui vient / Surgit comme l’écume / Comme la brume / Il disparaît loin ». Le temps-brûlure devient, paradoxalement, celui qui cicatrise puisque « Plus douce chaque jour / Ta meurtrissure / Il n’est pas de mal sans amour / Et ma blessure / Toujours s’apaise et meurt / Et renaîtra toujours ». Aussi souvent, en tout cas, que les jeunes amours naîtront dans l’odeur des soirs où le vin est détestable, mais où l’amitié sent la cire d’abeille.
16:20 Publié dans Gloses | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Transposition en Allemand de "La Parisienne" pour une chanteuse francaise qui habite Berlin. Elle devient "Die Berlinerin":
Die Berlinerin
(Marie-Paule Belle / Françoise Mallet-Joris
& Michel Grisolia/ dt. D. Kaiser)
Als ich in die Hauptstadt kam, wollt ich überall
Meine tolle Schau abziehen einer femme fatale.
Doch bechern konnt’ ich nicht, und fixen konnt’ ich nicht.
Und war auch noch ohne Komplex.
Für Berlin bin ich zu normal, das ist verhext.
Refrain
Nein, ich bin noch kein Berliner.
Noch kein Spinner, noch kein Spinner.
Ich bin einfach noch nicht in.
Das ist schlimm, das ist schlimm.
Ich bin nicht einmal verschroben.
Das lässt mich toben, lässt mich toben.
Nicht die kleinste Seltsamkeit.
Dazu bin ich zu gescheit.
Vegetarierin bin ich auch nicht.
Ja das stört mich, ja das stört mich.
Ich mach keinen Karatesport.
Ich geh nie fort, geh nie fort.
Kino sieht mich nicht verzückt.
Das ist verrückt, ist verrückt.
Bin nicht Marxist noch Leninist.
Man zeigt mir, das wird vermisst,
das wird vermisst.
Bald hatt’ ich ’ne Horde Freunde, die waren nett.
Die krochen in Wohngemeinschaft ins selbe Bett.
Da ich nicht saufen und nicht kiffen konnt wie alle,
und bin auch noch ohne Komplex.
Ich glaube, das alles machte sie perplex.
Refrain
Ich bin nicht mal Nymphomane
Das ist schade, das ist schade.
Ich bin nicht mal Travestie.
Das nützt nie, das nützt nie.
Ich bin auch nicht Masochist.
Ja so ist’s, ja so ist’s.
Um mich zu heilen von der Qual,
Bestimmt der Arzt jetzt mein Schicksal.
Ich bin auch nicht schizophren.
Wie angenehm, wie angenehm.
Ich bin kein bisschen hysterisch.
S’ kompliziert sich, s’ kompliziert sich.
„Oh“, sagt mein Psychanalist,
„Das ist trist, das ist trist“.
Ich sag ihm, ich bin verzweifelt,
nichts Perverses, das mir einfällt,
in meiner Welt, in meiner Welt.
Als der Arzt sich wieder anzieht im Institut,
sagt er nach dem Versuch, er fasse wieder Mut.
„Wenn Sie schon nicht saufen und nicht kiffen,
Und sind auch noch ohne Komplex,
So haben Sie eine Obsession. Das ist Sex.“
Refrain
Seitdem bin ich schwer in Mode,
wenn ich rode, wenn ich rode
durch die Betten von Berlin.
Göttlich ist’s, ich geb’ mich hin. /
Jetzt gehör ich zu den Top.
S’geht hoppla hopp, hoppla hopp.
Und mit Freude mach ich’s gar
Mittendrin, selbst beim Yoga.
Ich seh Horrorfilme an.
Und geb an, und geb an,
drück’ dem Nachbarn fest die Hand
kein Widerstand, kein Widerstand.
Ich bin eine Originale.
Ich pedale, ich pedale.
Ich erfüll die Libido.
Mach’ jeden an auf dem Velo.
Endlich bin ich ein Berliner.
Noch ein Spinner, noch ein Spinner.
Und ich kenne Depression,
Kater, Stress und Frust-Ration.
Sogar um den Umweltschutz
kümmre ich mich, kümmre ich mich.
Und weit weg vom Umweltschmutz
Und weit weg vom Umweltschmutz
Und weit weg vom Schmutz der Welt
Scher ich Schafe auf dem Feld,
meine Schafe auf dem Feld, meine Schafe auf dem Feld,
auf dem Feld, auf dem Feld, auf dem Feld.
Écrit par : Dieter Kaiser | mardi, 31 mars 2009
Je ne suis pas germaniste et suis bien incapable de vous dire quelque chose au sujet de cette traduction, mais je vous remercie de l'avoir indiquée ici.
Écrit par : Jacques Layani | mercredi, 01 avril 2009
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