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vendredi, 26 octobre 2007

DIFFICILE D’AIMER

L’amour ne fait pas de vieux os dans les chansons de Marie-Paule Belle. En tout cas, il ne se vit jamais facilement. La lucidité et l’inquiétude féminine commandent : « Être ensemble / C’est facile / Tout peut arriver / Être ensemble / C’est fragile / Tout peut se briser ». Mais il semble que seule la femme soit consciente de cela puisqu’il faut sans cesse dire à l’homme qui vit la tête dans les nuages : « Débranche ton soleil / Au moins un jour sur deux (…) / Le bonheur va plus loin que nous deux ». Seulement voilà, il ne comprend rien, cet imbécile. Alors, que faut-il faire ? La femme se demande : « J’veux être une garce / On doit pouvoir y arriver / J’veux être une garce / Puisqu’il faut ça pour être aimée » et elle se force à l’être, enfin, à essayer. À tenter de l’être. C’est faux, d’ailleurs, les hommes n’aiment pas les garces. Ce sont les femmes qui l’imaginent. Alors ? C’est simple, pourtant : « Les combats les voyages / Ça doit se vivre à deux / Je vivrai tes orages / Pour te comprendre mieux / Parce que je te ressemble / J’irai du même pas / L’amour se vit ensemble / Je ne t’attendrai pas ». Rien à faire, le type est sourd, alors, tant pis pour lui. Pourtant, les rêves étaient beaux, au départ, mais à présent, pense-t-elle : « Je n’t’attends plus il est trop tard / Pour dévier le cours de l’histoire ». Tant pis pour lui, vraiment, il n’avait qu’à ouvrir les yeux. Et à présent, il ne comprend pas, il ne comprend rien, une fois de plus. Il semble s’étonner de ce qui, depuis longtemps, lui pendait au nez. Elle s’agace : « Il n’y a rien à comprendre (…) / Et je n’ai fait que t’attendre / Pour te découvrir trop tard ». Seule la femme savait que « Même quand le ciel est dégagé / Qui peut parler d’éternité / L’amour explose et tout à coup / Tout part dans un torrent de boue ».

Cependant, il arrive – c’est rare – que ce soit lui qui ne veuille plus poursuivre, épisode après épisode, le récit commun : « De la fin de notre histoire / Ce fut lui qui décida / D’un sourire méritoire / Je sus cacher mon émoi ». La femme a d’autant plus de courage, alors, que tout s’écroule et la rend muette : « Que tu ne m’aimes plus / Je ne peux pas le croire / C’est comme si le jour / Ne s’était pas levé / Comme si le rosier / Fleurissait en décembre / Comme si notre chambre / Débouchait sur un quai ». Rien à faire, au bout du quai en question, debout, les yeux traînant dans les reflets idiots qui vont sans rien savoir, elle pense : « Tu parles déjà de moi à l’imparfait / Ils conjuguaient nos noms l’été dernier ». Ce doit être la faute de l’autre, l’autre femme, puisqu’il paraît – il paraît – que les hommes ne partent jamais seuls : « Elle t’a changé tu sais / Tu es content tu t’écout’s parler / Moi qui t’aimais je n’comprends pas / Tu es dev’nu si différent de moi ». Bah, c’est terrible, il n’y a pas d’espérance possible : « Quand tout ira bien quand nous serons amis / Sans plus de mensonge sans plus de jalousie / Enfin la confiance enfin l’indulgence / Notre amour sera fini ».

16:10 Publié dans Gloses | Lien permanent | Commentaires (0)

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